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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 21:09
Sainte Louise de Marillac, nièce du chancelier Michel de Marillac[1] et du maréchal Louis de Marillac[2], naquit le 12 août 1591, à Ferrières-en-Brie[3] où elle fut baptisée avant que son père dont elle était la fille naturelle[4], ne s'installât à Paris. Après que son père se fut remarié[5], avec Antoinette La Camus[6] (12 janvier 1595), elle fut mise quelques temps en pension chez les Dominicaines du monastère royal Saint-Louis de Poissy où Louis de Marillac avait une tante religieuse[7] (1602) ; elle fut ensuite confiée à un petit pensionnat, chez une bonne fille dévote, avec d’autres demoiselles, où elle fut initiée aux travaux ménagers et à la peinture. Une des premières Filles de la Charité rapporta que Louise de Marillac lui avait dit que : « La maîtresse étant pauvre, elle lui proposa de prendre de l’ouvrage des marchands, et travaillait pour elle, encourageant ses compagnes à en faire autant. Elle se chargeait même des bas ouvrages de la maison, comme serrer le bois et s’acquitter de tâches ménagères confiées d’ordinaire aux domestiques. »

Après la mort de son père (25 juillet 1604), Louise de Marillac avait songé à devenir capucine[8], mais elle fut refusée par le provincial des Capucins, Honoré de Champigny. Le 6 février 1613, on lui fit épouser, à la paroisse Saint-Gervais de Paris, un secrétaire des commandements de Marie de Médicis, Antoine Le Gras[9], écuyer, homme de bonne vie, fort craignant Dieu et exact à se rendre irréprochable, dont, le 18 octobre 1613, lui naîtra un fils, Pierre-Antoine, qu'elle élèvera, à partir de 1619, avec les sept enfants d'une de ses cousines défunte[10].
 
Mélancolique, inquiète et scrupuleuse, Louise de Marillac était sans cesse agitée par le doute sur elle-même que Jean-Pierre Camus, son directeur spirituel, même aidé de saint François de Sales qui la visita chez elle, avait beaucoup de mal à apaiser. Son angoisse grandit encore lorsque son mari tomba malade d’un mal que l’on jugeait incurable et dont elle se croyait la cause pour n’être pas entrée en religion. Le jour de la Pentecôte (4 juin 1623), elle était à la messe, à Saint-Nicolas-des-Champs, lorsque, en un instant, elle fut libérée de ses doutes : « Je fus avertie que je devais demeurer avec mon mari et qu’un temps viendrait où je serai en état de faire vœu de pauvreté, chasteté et obéissance, et que ce serait avec des personnes dont quelques-unes feraient le semblable. Je fus encore assurée que je devais demeurer en repos pour mon directeur, et que Dieu m’en donnerait un qu’il me fit voir alors, ce me semble, et je sentis répugnance de l’accepter. Nénmoins, j’acquiesçai, mais il me sembla que ce n’était pas pour devoir faire encore ce changement. Ma troisième peine me fut ôtée par l’assurance que je sentis en mon esprit que c’était Dieu qui m’enseignait ce que je venais de comprendre. puisqu’il y avait un Dieu, je ne devais pas douter du reste. » Jean-Pierre Camus était absent, il n’y avait guère d’apparence qu’il revînt de sitôt, il lui conseilla de passer sous la direction de Vincent de Paul, celui-là même que Dieu lui avait fait voir et pour qui elle sentait de la répugnance. Vers la fin de 1624, elle se mit sous la direction de saint Vincent de Paul qui s’était fait longtemps prier pour accepter[11]. Après la mort de son mari (21 décembre 1625), elle fit vœu de viduité et mena dans le monde une vie toute religieuse où elle conjuguait, avec un règlement très strict, la prière et le secours des pauvres, sans cesser d'être attentive à l'éducation de son fils. Elle s’installa rue Saint-Victor, tout près du collège des Bons-Enfants que Mme. de Gondi venait de donner à Vincent de Paul qui l’employait dans les Charités, ces groupements de dames et de filles pour l’assistance des malades dans les paroisses et les visites à domicile. En 1628, lorsque son fils fut entré au séminaire Saint-Nicolas-du-Chardonnet, elle disposa de davantage de temps pour se consacrer aux œuvres et Vincent de Paul la chargea de surveiller les Charités[12], de modifier leur règlement et de visiter celles des provinces. Elle n’eut aucun mal à persuader Vincent de Paul que les Dames associées ne pouvaient rendre aux malades les services pénibles qu’exigeait leur état, et qu’il fallait songer à réunir des personnes zélées pour se dévouer entièrement à l’œuvre sans autres devoirs et préoccupations au dehors. C’est ainsi que naquirent les Filles de la Charité.
Jusqu'à sa mort (15 mars 1660), elle gouverna les Filles de la Charité[13] pour qui elle rédigea trois règlements successifs. La cause de Louise de Marillac fut introduite sous Léon XIII (18 juin 1896) et l’héroïcité de ses vertus fut proclamée sous Pie X (1911) ; elle fut béatifiée par Benoît XV (9 mai 1920) et canonisée par Pie XI (11 mars 1934) ; Jean XXIII la proclama patronne de tous ceux qui s'adonnent aux œuvres sociales chrétiennes (1960).

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[1] Frère de son père.
[2] Demi-frère de son père.
[3]Gobillon, premier biographe de Louise de Marillac, dit qu’el-le naquit à Paris, mais le curé de Ferrières-en-Brie, en dres-sant son acte de Baptême écrivit qu’elle naquit à Ferrières-en-Brie.
[4] Nul ne sait qui fut sa mère dont aucun acte ne donne le nom.
[5] Louis de Marillac, coseigneur de Ferrières-en-Brie, puis de Farinvilliers, enseigne d’une compagnie de gendarmes aux ordonnances du roi, avait épousé, en premières noces (1584), Marie de la Rozière qui mourut en 1588 ou 1589, sans lui avoir donné d’enfant.

[6]
Le mariage fut célébré à l’église parisienne de Saint-Paul ; Antoinette Le Camus, veuve de Louis Thiboust, était mère de trois garçons et d’une fille ; elle était la tante du fameux Jean-Pierre Camus, futur évêque de Belley et ami de saint François de Sales dont il répandit les œuvres. Du mariage de Louis de Marillac et d’Antoinette Le Camus, naquit Innocente (17 décembre 1601).

[7]
Cette cousine, aussi nommé Louise de Marillac, était une religieuse pieuse et cultivée qui avait traduit en vers français l’Office de la Sainte Vierge et les sept psaumes de la Pénitence ; elle vait aussi composé des méditations sur toutes les fêtes de l’année et un commentaire du Cantique des cantiques.

[8]
Le 2 août 1606, la duchesse de Mercœur établit un cou-vent de Capucines au faubourg Saint-Honoré : les Filles de la Passion.

[9]
Antoine Le Gras n’étant pas noble, Louise de Marillac ne portera pas le titre de Madame, mais, comme une bourgeoise de ces temps-là, sera toujours appelée Mademoiselle.

[10]
Valence, sœur du maréchal de Marillac et demi-sœur du père de Louise de Marillac, avait épousé Octavien Doni d’Attichy, surintendant des Finances de Marie de Médicis, qui mourut en 1614. Valence mourut en 1617.

[11]
Tâchez à vivre contente parmi vos sujets de mécontentement et honorez toujours le non-faire et l'état inconnu du Fils de Dieu. C'est là votre centre et ce qu'il demande de vous pour le présent et pour l'avenir, pour toujours. Si sa divine Majesté ne vous fait connaître, de la manière qui ne peut tromper, qu'il veut quelque autre chose de vous, ne pensez point et n'occupez point votre esprit en cette chose-là (Lettre de saint Vincent de Paul à Louise de Marillac). Au nom de Dieu, Mademoiselle, corrigez cette faute et apprenez une fois pour toutes que les pensées amères procèdent du démon, les douces et aimables de Notre-Seigneur là (Lettre de saint Vincent de Paul à Louise de Marillac).

[12]
Fondées le 8 décembre 1617.

[13] Louise de Marillac réunit chez elle (au n° 21 de l’actuelle rue Monge) une douzaine de bonne filles de village (29 novembre 1633).
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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 21:07

Nationalité : Française 
Naissance : 12 août 1591
Décès : 15 mars 1660  (68 ans ans)
Béatification : 9 mai 1920 par Benoît XV
Canonisation : 11 mars 1934 par Pie XI
Fête : le 15 mars-Serviteur de Dieu-Vénérable

Bienheureux-Sainte Louise de Marillac (12 août 1591, 15 mars 1660), est une sainte de l' Église catholique, connue pour avoir été proche de Saint Vincent de Paul et avoir fondé les "Filles de la Charité".

 
Origines et jeunesse (1591-1613)

Louise de Marillac (1591-1660) a vécu toute sa vie à Paris. D’une famille auvergnate ancienne mais seulement anoblie en 1569 en la personne de son grand-père Guillaume II de Marillac (1518-1573), elle naît le 12 août 1591 dans des conditions mystérieuses. Dans un acte notarié passé trois jours plus tard, Louis Ier de Marillac (1556-1604), chevalier, seigneur de Ferrières-en-Brie et de Villiers-Adam, enseigne d’une compagnie de 50 lances des ordonnances du roi, lui octroie une rente et la nomme sa « fille naturelle ». Toutefois, il est possible qu’il n’ait fait qu’endosser cette naissance, pour éviter un scandale à l’un de ses frères. Toujours est-il que, lorsque Louis de Marillac se remarie, le 15 janvier 1595, il a sans doute déjà placé la petite Louise en pension au monastère royal Saint-Louis de Poissy. Là, les dominicaines apprennent à la jeune Louise à connaître Dieu, à lire et à écrire, à peindre, puis lui donnent une solide formation humaniste, sous la houlette de l’une de ses tantes, mère Louise de Marillac, première du nom (1556-1629). C’est très probablement à cette époque que Louise connaît la spiritualité de Catherine de Sienne qui transparaîtra plus tard dans ses écrits spirituels.
Mais, bientôt, Louise est placée dans un foyer pour jeunes filles, à Paris, sans doute après la mort de Louis de Marillac (le 25 juillet 1604), par Michel de Marillac (1560-1632), le futur chancelier de France, qui devient son tuteur. Là, Louise apprend à tenir une maison et bénéficie du climat de réforme catholique qui embrase le Paris dévot. Elle fréquente alors les capucines du Faubourg Saint-Honoré, les « filles de la Croix », et, pensant devenir l’une d’entre elles, fait vœu de servir Dieu et son prochain.
Ancien ligueur devenu maître des requêtes, Michel de Marillac prend alors une part active à la fondation du Carmel réformé en France et fréquente assidûment le cercle Acarie. C’est là qu’il fait connaissance des pères Pierre de Bérulle (1575-1629) et Charles Bochard de Champigny (1568-1624), dit « Honoré de Paris ». Ce dernier est provincial des capucins en 1612, lorsque, tenant compte de sa faible complexion, il conseille à Louise de Marillac de ne pas se faire capucine, l’assurant que Dieu a sur elle un « autre dessein ».
Louise est bientôt accompagnée dans son cheminement spirituel par Jean-Pierre Camus (1584-1652), évêque de Belley, grand ami de François de Sales, et neveu par alliance de Louis de Marillac. Malgré ses absences prolongées , Louise s’attachera beaucoup à cet homme de Dieu aux multiples facettes, qui terminera sa vie parmi les « Incurables ». Parmi les nombreux romans pieux que publie Mgr Camus, plusieurs ont pour but « de faire voir la jalousie de Dieu par les justes châtiments qu’Il fait sentir à ceux qui par force ou par ruse s’essaient de Lui arracher ses épouses d’entre les bras ».
 
Les années du mariage (1613-1625)
Or, Michel de Marillac et son beau-frère Octavien II Doni d’Attichy (mort en 1614), d’origine florentine, voyant en Louise une nouvelle occasion de se rapprocher du pouvoir, choisissent de lui faire épouser un secrétaire des commandements de la reine mère, Marie de Médicis. C’est ainsi que, le 5 février 1613, Louise de Marillac épouse en l’église Saint-Gervais Antoine Gras (né en 1575 ou 1580), issu d’une vieille famille de Montferrand qui accèdera plus tard à la noblesse. Comme ce dernier prétend se rattacher aux nobles Le Gras dont il porte le nom et les armes plutôt que ceux de ses ancêtres, son épouse sera appelée « mademoiselle », titre alors réservé aux épouses et aux filles d’écuyers, c’est-à-dire de nobles non titrés. En octobre, la jeune femme donne prématurément naissance à un petit Michel. Mais le bonheur familial des Le Gras est de courte durée ; dès 1622, Antoine tombe gravement malade. Croyant que par cette maladie Dieu la punit de ne pas s’être donnée à Lui comme elle le lui a promis étant plus jeune, Louise connaît alors une longue période de dépression et de nuit spirituelle.
Toutefois, le jour de la Pentecôte 1623, alors que Louise prie en l’église Saint-Nicolas des Champs, son esprit est illuminé et ses doutes se dissipent en un instant. Par le parchemin où elle relate cette “Lumière de Pentecôte” et qu’elle portera sur elle le reste de ses jours, nous savons qu’elle acquiert ce jour-là la certitude que sa place était au chevet de son mari et qu’un temps viendra où elle pourra prononcer des vœux, vivre en communauté, et trouver un nouvel accompagnateur. Justement, fin 1624 ou début 1625, elle rencontre Vincent de Paul (1581-1660) qui établit alors des confréries de Charité à la fin de ses missions qu'il prêche dans les nombreuses paroisses des Gondi et qui, avec l'aide de ces derniers, va bientôt établir la congrégation de la Mission, dite des lazaristes. Terrassé par la tuberculose, Antoine Le Gras s’éteint le 21 décembre 1625, laissant Louise et le jeune Michel dans une certaine précarité économique. Néanmoins, Louise place alors ce dernier en pension à Saint-Nicolas du Chardonnet.
 
Premières années sous la direction de monsieur Vincent (1625-1633)
De 1625 à 1629, monsieur Vincent réussit peu à peu à tourner mademoiselle Le Gras vers le salut des autres plutôt que vers sa propre piété ou son inquiétude maternelle, si bien que, dans une lettre du 6 mai 1629, il en fait solennellement sa chargée de mission auprès des dames de la Charité. Issues de la noblesse et de la bourgeoisie, ces dernières s’engagent à donner de leur temps au service corporel et spirituel des pauvres, mais certaines envoient leurs servantes ou font faire la cuisine plutôt que de la préparer elles-mêmes. Mais mademoiselle Le Gras, qui arrive généralement chargée de vêtements et de remèdes, réunit ces dames, les écoute et les encourage à voir le Christ à travers les pauvres qu’elles servent, passe les comptes en revue et forme des maîtresses d’école pour instruire les jeunes filles. Dorénavant, la personnalité de Louise se révèle à mesure qu’elle surmonte ses infirmités physiques et ses craintes pour sillonner les paroisses afin d’y organiser ou d’y renforcer les charités.
Pendant ce temps, Michel de Marillac, nommé garde des sceaux le 1er juin 1626, est devenu chef du parti dévot après la mort du cardinal de Bérulle (2 octobre 1629), tandis que son demi-frère Louis de Marillac (1573-1632) a été nommé maréchal de France le 3 juin 1629. Depuis le siège de La Rochelle (août 1627-octobre 1628), leur opposition à la politique du cardinal de Richelieu est patente. Cette opposition sera la cause de leur chute, lors de la fameuse journée des Dupes (11 octobre 1630). Disgraciés, le maréchal et le chancelier sont respectivement emprisonné et assigné à résidence. Accusé de malversations et jugé par un tribunal tout acquis à Richelieu, le premier sera décapité publiquement en place de Grève le 10 mai 1632. Enfermé en la forteresse de Châteaudun où il traduira le Livre de Job et commencera un Traité de la vie éternelle, le second y mourra le 7 août 1632.
Entre temps, le 5 février 1630, ayant visité la charité d’Asnières et se préparant à partir visiter celle de Saint-Cloud, Louise de Marillac veut célébrer l’anniversaire de ses noces en assistant à la messe. En recevant la communion, elle fait l’expérience du mariage mystique avec le Christ, qu’elle relate peu après par ces mots : « il me sembla que Notre Seigneur me donnait pensée de Le recevoir comme l’époux de mon âme ». Cette expérience, elle ne va pas tarder à la partager avec d’autres. Le 19 février 1630, monsieur Vincent revenant d’une mission à Suresnes, lui envoie Marguerite Naseau, une jeune vachère de ce village, qui a appris à lire pour instruire la jeunesse des environs, et qui s’offre pour le service des pauvres. Du moins Marguerite ne craindra-t-elle pas de mettre la main à la pâte.
 
 À partir de la fondation des filles de la Charité (1633-1660)
Ayant soigné des malades de la peste, Marguerite Naseau meurt peu après le 24 février 1633, mais déjà d’autres paysannes ont pris la relève. Le 29  novembre 1633, en accord avec monsieur Vincent, Louise les réunit sous son toit pour les former. Le 25 mars 1642, Louise et quatre des premières sœurs font vœu de s’offrir totalement au service du Christ en la personne des pauvres. Tels furent les humbles débuts de la compagnie des filles de la Charité.
Liés par une étroite collaboration et une grande amitié, Louise et monsieur Vincent répondent ensemble aux appels des plus démunis de leur temps, grâce à la nouvelle compagnie qu’ensemble ils ont établie. Éducation des enfants trouvés, secours des victimes de la guerre de Trente Ans et de la Fronde, soin des malades à domicile ou dans les hôpitaux, service des galériens et des personnes handicapées mentales, instruction des filles pauvres, participation à la création de l’hospice du Saint-Nom de Jésus et de l’hôpital général de Paris, rien n’arrête ces nouvelles sœurs non cloîtrées, ces filles « de plein vent » qui ont pour voile « la sainte humilité », « pour monastère une maison de malade, pour cellule une chambre de louage, pour cloître les rues de la ville, ou les salles des hôpitaux » et pour devise : « La charité de Jésus Crucifié nous presse ». Peu à peu, mademoiselle Le Gras envoie ou installe elle-même de nouvelles communautés partout où l’urgence s’en fait vraiment sentir : dans près de trente villes de France, et jusqu’en Pologne : Paris, Richelieu, Angers, Sedan, Nanteuil-le-Haudouin, Liancourt, Saint-Denis, Serqueux, Nantes, Fontainebleau, Montreuil/Mer, Chars, Chantilly, Montmirail, Hennebont, Brienne, Étampes, Varsovie, Bernay, Sainte-Marie du Mont, Cahors, Saint-Fargeau, Ussel, Calais, Metz et Narbonne.
En 1657, Vincent de Paul dit que Louise de Marillac est « comme morte » depuis plus de vingt ans, mais elle s’éteint seulement le 15 mars 1660, quelques mois avant lui. Son corps, tout d’abord inhumé en l’église Saint-Laurent de Paris, repose aujourd’hui en la chapelle de l’actuelle maison-mère des filles de la Charité, au 140 rue du Bac, à Paris.
Louise de Marillac sera béatifiée le 9 mai 1920 par Benoît XV, canonisée le 11 mars 1934 par Pie XI et proclamée patronne des œuvres sociales en 1960 par le bienheureux Jean XXIII. Fille illégitime, épouse éprouvée, veuve contemplative et active, mère inquiète et grand-mère sereine, enseignante et soignante, travailleuse sociale et organisatrice de la Charité, elle continue à inspirer bien des hommes et des femmes, parmi lesquels les 21 000 filles de la Charité, souvent appelées sœurs de saint Vincent de Paul, qui servent dans le monde entier, et leurs nombreux collaborateurs.
 
Bibliographie : Nicolas Gobillon, La vie de mademoiselle Le Gras, fondatrice et première supérieure de la compagnie des filles de la Charité, servantes des pauvres, Paris : André Pralard, 1676, 187 p.-Louise de Marillac, Écrits spirituels (dir. Sr Élisabeth Charpy, fdlC), Paris : Compagnie des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, 1983, 920 p.-La compagnie des filles de la Charité aux origines. Documents (présentés par Sr Élisabeth Charpy), Paris : Compagnie des filles de la Charité, 1989, 1112 p. Benito Martinez, CM, Empeñada en un paraíso para los pobres, Santa Marta de Tormes y Salamanca: CEME, 1995, 323 p.-Yves Krumenacker, L’École française de spiritualité. Des mystiques, des fondateurs, des courants et leurs interprètes, Paris : Cerf, 1998, 660 p.-Sr Élisabeth Charpy, Petite vie de Louise de Marillac, Paris : Desclée De Brouwer, 1991, 125 p.-Sr Élisabeth Charpy, Spiritualité de Louise de Marillac : itinéraire d'une femme, Paris : Desclée De Brouwer, 1995, 120 p.-Sr Élisabeth Charpy, Prier avec Louise de MARILLAC, Strasbourg : Le Signe, 1995, 28 p.
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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 21:05

1592 : Naissance à Mauriac


Fille naturelle de Louis de Marillac, seigneur de Ferrières, Louise naît le 12 août 1591 dans une famille aristocratique, originaire d'une vieille cité du Cantal : Mauriac.


Au service de la Couronne de France, riches d'un vrai patrimoine culturel, les Marillac sont aussi riches d'honneurs. De caractère inconstant, son père épouse, en secondes noces, le 12 janvier 1595, Antoinette Le Camus, veuve, mère de trois enfants.


Alors, Louise déjà frustrée d'une tendresse maternelle, rejetée par sa belle-mère, est placée chez les Dominicaines du couvent royal de Poissy où elle rencontre l'affection de sa grand-tante, religieuse.

Elle reçoit une éducation soignée et humaniste, apprend le latin, la musique, la peinture et est initiée à la spiritualité.

A la mort de son père, le 25 juillet 1604, son oncle, Michel de Marillac, Chancelier de France, lui est donné comme tuteur. Louise quitte Poissy pour être placée dans une pension où elle découvre le milieu social de la petite bourgeoisie. L'apprentissage des tâches ménagères complète son éducation et affirme son tempérament.

A vingt ans, elle se sent appelée par Dieu à rejoindre l'ordre des Capucines. Le refus du Provincial, Honoré de Champigny, la blesse profondément ainsi que l'obligation d'accepter le mariage décidé par son tuteur. 
 
1613 : Mariage avec Antoine Legras

Le 5 février 1613, elle est unie à Antoine Le Gras, écuyer de la reine. A l'instar des femmes de la bourgeoisie, elle garde l'appellation de "Mademoiselle". Louise souffre cruellement du rejet de sa famille. Par bonheur, le jeune couple s'aime, partageant la même foi. Elle fait enfin l'expérience d'un "chez soi". Cette félicité est comblée par la naissance de leur fils, Michel, le 18 octobre 1613.

Louise lui prodigue l'immense amour qui lui avait manqué. Elle développe toutes ses richesses maternelles.

Ce bonheur éphémère est mis en péril par la maladie d'Antoine. Malgré son dévouement et son amour, elle songe à la rupture, se croyant responsable du mal de son époux. Le 4 juin 1623, la Grâce de Pentecôte l'éclaire : elle doit demeurer avec son mari, le temps viendra où elle sera dans une petite communauté, au service de son prochain. La mort de son époux, le 21 décembre 1625, lui est une nouvelle déchirure. A son désarroi s'ajoute une préoccupation constante : l'instabilité de son fils Michel. Dépressive, elle s'inquiète et souffre. Seules la culture, la lecture de François de Sales, Bérulle, etc... la consolent. 
 
1624 : Rencontre avec Vincent de Paul

C'est alors qu'à trente-quatre ans, angoissée quant à son avenir, son chemin croise celui de Vincent de Paul dont la charité contagieuse la subjugue. Ebranlée par des doutes sur l'immortalité de l'âme, sur sa vocation intérieure, elle trouve en Vincent de Paul, le guide sûr et efficace qui lui permet de se sauver d'elle-même pour se donner totalement à Dieu. Durant cinq ans, il s'applique à l'orienter et à construire sa vie spirituelle, transformant cette humble veuve très sensible en une remarquable organisatrice. Au cours d'une retraite, en 1628, Louise décide de se consacrer dans les Charités, au service des pauvres. En mai 1629, Vincent lui demande de faire, elle-même, la visite des Confréries de la Charité : "Allez donc, Mademoiselle, allez, au nom de Notre-Seigneur. Je prie sa divine bonté qu'elle vous accompagne, qu'elle soit votre consolation en votre chemin, votre ombre contre l'ardeur du soleil, votre couvert à la pluie et au froid, votre lit mollet en votre lassitude, votre force en votre travail et qu'enfin il vous ramène en parfaite santé et pleine de bonnes oeuvres". (Coste 1, 73-74). 
 
1633 : Fondation des Filles de la Charité

Louise devint ainsi la première responsable, la Visitatrice des Confréries, franchissant un pas capital vers la fondation de la Compagnie des Filles de la Charité qui deviendra effective le 29 novembre 1633. Ainsi commence une longue et fructueuse collaboration avec Vincent de Paul. Avec les Dames de Charité, elle s'occupe de l'instruction des fillettes pauvres, assiste les malades. Elle accueille les enfants abandonnés, leur trouve une famille et suit leur évolution, visite les galériens (dès 1640, les Filles de la Charité complètent ce service). Elle organise la vie des personnes âgées et infirmes à l'Hospice du Saint-Nom de Jésus. 
 
1660 : Mort de Louise de Marillac

Elle meurt le lundi de la Passion, le 15 mars 1660 à 11h30. Elle est proclamée sainte par le pape Pie XI, le 11 mars 1934 et déclarée patronne de ceux qui s'adonnent aux oeuvres sociales par Jean XXIII, le 10 février 1960.
 
Société de Saint-Vincent-de-Paul – Fédération Française – 120 avenue du Général Leclerc - 75014 Paris - Tél : 01.42.92.08.10

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 21:02

Sainte Louise de Marillac

 

Fille de Louis de Marillac, seigneur de Ferrières, conseiller au parlement, Louise de Marillac est née à paris le 15 août 7591. En 1613, elle épouse Antoine Le Gras, secrétaire des commandements de la reine Marie de Médicis.
Ils ont un fils et habitent le Marais. Neuf ans après leur mariage, son mari tombe gravement malade.
Louise le soigne pendant de nombreuses années avec un dévouement admirable, mais voit dans cette épreuve un châtiment divin pour avoir transgressé le voeu qu’elle avait fait jadis de rentrer chez les capucines.
En 1624, un an avant la mort de son mari, Louise rencontre saint Vincent de Paul qui la délivre de cette obsession ainsi que d’autres scrupules et peines intérieures. Devenue veuve, saint Vincent de Paul l’associe à ses projets. Elle quitte le Marais pour s’établir sur la rive gauche et se met au service des déshérités : les enfants trouvés, les anormaux, les aliénés, les vieillards et les malades abandonnés. En 1633 elle fonde avec saint Vincent de Paul l’institut des Filles de la Charité destiné à recruter de « bonnes filles de la campagne » afin de servir d’auxiliaires aux Dames de la Charité. Louise en devient la première recrue le 25 mars 1634. L’institut est approuvé par l’archevêque de Paris en 1646 par le roi en 1657 et par le pape en 1668.
Les Filles de la Charité se dévouent d’abord à l’instruction religieuse des enfants pauvres puis se consacrent aux petites écoles, aux retraites, aux galériens, aux enfants trouvés, selon le programme tracé par Monsieur Vincent : « les Filles de la Charité auront pour tout monastère une maison de malades, pour cellule une chambre de louage, pour cloître les rues de la ville ou les salles d’hôpitaux, pour clôture l’obéissance, pour grille la crainte de Dieu, pour voile la sainte modestie ». C’est à partir de ces recommandations qu’elle écrit les Règles des Filles de la Charité qui seront confiées à sa direction jusqu’à sa mort le 15 mars 1660.
Déclarée vénérable en 1895 par Léon XIII, Louise de Marillac est canonisée par Pie XI en 1934. Son corps repose dans la Chapelle de la Médaille Miraculeuse de la rue du Bac à Paris. Aujourd’hui la congrégation des Filles de la Charité, avec quelque 35000 membres, constitue la congrégation féminine la plus nombreuse dans le monde.
Association des Bannières 2000 Livre Tome I page 364
 
Lettre à Saint Vincent de Paul
 
« Le petit chapelet est la dévotion que j’ai demandé la permission à votre charité de faire, il y a trois ans et que je fais en mon particulier. J’ai dans une petite cassette quantité de ces petits chapelets, avec les pensées écrites sur ce sujet, pour laisser à toutes nos sœurs après ma mort, si votre charité le permet ; pas une ne le sait. C’est pour honorer la vie cachée de Notre Seigneur dans l’état d’emprisonnement aux entrailles de la Sainte Vierge, et la congratuler de son bonheur durant ces neuf mois, et les trois petits grains pour la saluer de ses beaux titres de Fille du Père, Mère du Fils, Epouse du Saint-Esprit. Voilà le principal de cette dévotion que, par la grâce de Dieu, très indigne que je suis, je n’ai point discontinuée, depuis le temps marqué, et que j’espère quitter, aidée de la même grâce de Dieu, si votre charité me l’ordonne. Et ce petit exercice, en mon intention, est pour demander à Dieu, par l’Incarnation de son Fils et les prières de la Sainte Vierge, la pureté nécessaire à la Compagnie des sœurs de la Charité et la fermeté d’icelle Compagnie selon son bon plaisir ».
Louise de Marillac
 
Prières
Prends-moi, Seigneur, dans la richesse divine de ton silence, plénitude capable de tout combler en mon âme.
O mon cher ange, allez, je vous en conjure, où mon Jésus repose; dites-lui à ce divin Sauveur que je l'adore et que je l'aime de tout mon coeur. Invitez cet adorable Prisonnier d'amour à venir dans mon coeur, à y fixer son séjour. Ce coeur est trop petit pour loger un si grand Roi, mais je veux l'agrandir, par l'amour et par la foi. Ainsi soit-il
 
« Je supplie mon cher Jésus crucifié de m’attacher fortement à sa croix, qu’en étant étroitement unies à lui en son saint amour, mes petites souffrances et le peu que je fais soient en amour et pour son amour. »
 
« Je serai glorifié aux yeux du Seigneur et mon Dieu a été ma force »( Is 49, 5)
 
 
Des conseils et vertus toutes simples de saint Vincent de Paul
 
Répondre à Dieu : l’action humaine ne peut que se modeler sur le vouloir divin : « Quel bonheur, Monsieur, que celui d’être aux lieux où Dieu nous met, et quel malheur de s’établir où Dieu ne nous appelle pas ! » Saint Vincent de Paul prodigue inlassablement ces conseils aux Prêtres de la Mission, aux Filles de la Charité, à Louise de Marillac :« Soyez gaie, honorez le non-faire et l’état inconnu du Fils de Dieu, acquiescez aux évènements contrariants, adorez la Providence, suivez-la, ne l’enjambez pas… Notre Seigneur est une continuelle communion à ceux qui sont unis à son vouloir et à son non-vouloir »
 
Pour rencontrer Sa volonté, réaliser au mieux Ses desseins, il faut sans cesse se lasser modeler et pratiquer quelques vertus toutes simples, car nous ne sommes que de pauvres instruments au service d’un excellent ouvrier :
L’oraison : « s’abandonner à Dieu qui parle en ces rencontres ».
La douceur : « Il n’est donné qu’aux âmes qui ont la douceur de discerner les choses ».
La paix : « l’esprit de Jésus-Christ est un esprit d’union et de paix ».
La disponibilité : « O Monsieur, qu’il est bon de ne se mêler que de ce dont nous avons ordre ! Dieu est toujours là-dedans, et jamais ou rarement au reste ».
 
PRIERE POUR LA France ET POUR LE MONDE
 
Daignez, ô Reine, pleine de bonté, de ce trône sublime où vous êtes assise auprès de Jésus-Christ, recevoir les voeux de ceux qui implorent votre secours.
Mère de Dieu, vous pouvez fléchir votre Fils ; vous êtes aussi notre Mère et vous nous aimez comme vos enfants.
Ô vous qui puisez dans la source même des grâces, faites-en descendre sur nous la mesure la plus abondante.
Présentez nos vœux et nos prières à Dieu. Refusera-t-Il à une Mère qu’Il aime si tendrement ?
Demandez-lui qu’Il regarde avec bonté la France qui vous est consacrée ; qu’Il donne au Roi la justice et la paix au peuple.
Ô Marie, votre nom est notre défense, protégez-nous !
Ô Marie, vous qui êtes le refuge des pêcheurs et notre Mère,
Ô Marie, voyez le péril où nous sommes. Ayez pitié de nous.
Ne vous rendez point difficile à écouter nos vœux. Si vous daignez prier votre Fils, Il vous exaucera. Il suffit que vous vouliez nous sauver pour que nous ne puissions manquer d’être sauvés.
Ô Marie conçue sans péché, priez, priez, priez pour nous.
Daignez, Ô Reine des anges et des hommes, jeter un coup d’œil favorable sur le monde entier, particulièrement sur la France et chaque personne en particulier.
Ô Marie, inspirez-nous ce qu’il faut vous demander pour notre bonheur qui sera celui du monde entier.
Sainte Catherine Labouré
 
Ô Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous et pour tous ceux qui n’ont pas recours à vous, spécialement pour les francs-maçons. (trois fois)
Saint Maximilien Marie Kolbe
 
Litanies de la charité fraternelle
 
Seigneur, ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous, Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous.
 
Seigneur, écoutez-nous, Seigneur, écoutez-nous
Seigneur, aidez-nous, Seigneur, aidez-nous.
 
Dieu le Père qui vous donnez à Dieu le Fils, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ qui vous donnez à votre Père, ayez pitié de nous
Trinité sainte, source de toute générosité, ayez pitié de nous.
 
De toute haine et de toute envie, délivrez-nous, Seigneur.
De tout faux jugement et de tout parti pris, …
De toute calomnie et de toute parole dure, …
De toute injustice et de toute étroitesse, …
De tout orgueil et de tout égoïsme, …
De tout esprit de supériorité et de mépris, …
Du règne de la chair et de l’argent, …
De la lutte des classes,
 
Jésus, qui êtes venu sur terre pour servir les hommes, rendez notre cœur semblable an vôtre.
Jésus, qui avez aimé les pauvres, , …
Jésus, qui avez aimé les souffrants, …
Jésus, qui avez aimé les pécheurs, …
Jésus, qui avez parlé doucement à Judas, …
Jésus, qui avez loué le bon Samaritain, …
Jésus, qui êtes mort pour nous, …
Jésus, qu continuez à nous sauvez tous, …
 
Pour que nous aimions les autres comme Dieu les aime, nous vous en supplions, Seigneur, aidez-nous.
Pour que nos pensées sur autrui soient les pensées de Dieu, …
Pour que nos regards sur la création soient les regards de Dieu, …
Pour que nos paroles prennent le parti de Dieu, …
Pour que notre travail aide celui de Dieu, …
Pour que patrons et ouvriers se donnent franchement la main, …
Pour que nos familles soient des foyers de charité, …
Pour que notre pays soit une terre fraternelle, …
Pour que les peuples s’entendent dans la paix, …
Pour que notre charité fasse connaître le Christ, …
Pour que nous servions les autres avec humilité et amour, …
Pour que nous nous aimions tous avec le Cœur du Christ, …
 
Sainte marie, Mère des hommes, priez pour nous.
Notre-Dame de la Charité, …
Notre Dame de la Visitation, …
Saint Vincent de Paul, …
Sainte Louise de Marillac, …
 
Agneau de Dieu, qui vous donnez au Père, ayez pitié de nous.
Agneau de Dieu, qui vous donnez aux hommes, exaucez-nous.
Agneau de Dieu, qui nous donnez la charité, aidez-nous.
 
Pardonnez-nous, Seigneur, tous les péchés de notre vie
Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensées.
 
PRIONS
Répandez, O Dieu, votre grâce dans nos âmes, afin que chaque jour nous nous offrions à vous pour ensuite servir les autres, par Jésus-Christ Notre Seigneur.
Ainsi soit il.
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