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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 22:11

Les arts ont donné de sainte Geneviève, et à son sujet, les diverses représentations suivantes : 1° Un diable s'efforce d'éteindre son cierge, et un ange le rallume ; au moyen âge, ce diable était armé d'un soufflet ; 2° elle rend la vue à sa mère ; 3° elle garde des moutons en filant sa que­nouille. Cette manière, d'après le P. Cahier, n'est pas antérieure au XVIIe siècle ; rien, d'ailleurs, ne prouve que sainte Geneviève ait été bergère. Lorsqu'on a eu perdu le sens des symboles du moyen âge, on aura pris son cierge ou un tronçon du cierge pour une houlette ; puis, comme antérieure­ment a cette époque, l'épisode du siège de Paris avait été représenté allégoriquement, que sainte Geneviève était placée sur les remparts entre des moutons (les habitants de Paris) qu'elle garde, et des loups qu'elle repousse (les Huns), on aura été conduit à prendre l'allégorie pour la réalité. Cette erreur est plus pardonnable que celle d'un sculpteur contemporain qui, dans un groupe placé sous le portique du Panthéon, met sainte Geneviève aux pieds d'Attila. Jamais sainte Geneviève n'a abordé Attila, et, dans tous les cas, il est permis de croire qu'elle ne se serait pas jetée à ses genoux. Les enfants de Dieu ont plus de fierté et plus de dignité ; une infinité d'exemples du même genre le prouvent ; 4° elle porte des clefs : ce sont celles de la ville de Paris, qui était confiée à sa protection; 5° elle apparaît, dans le ciel, au-dessus de nombreux malades qui l'invoquent dans la maladie du feu des ardents ; 6° elle reçoit de la main de saint Germain l'Auxerrois une mé­daille à l'effigie du Crucifié et se la passe au cou ; 7° elle porte du pain dans les plis de sa robe, pour désigner soit ses charités ordinaires, soit le secours qu'elle donna au peuple de Paris, pen­dant une famine ; 8° près d'un puits où elle guérit sa mère.

 

Le célèbre Carl Van Loo nous a représenté sainte Geneviève avec une médaille pendant sur sa poitrine : c'est celle que saint Germain donna à la Vierge de Nanterre.

 

L'église Saint-Jacques du Haut Pas, de Paris, possède un tableau dû au pinceau de M. Carbillet, dans lequel saint Germain, montrant sainte Geneviève à son père et à sa mère, leur dit : « Que vous êtes heureux de posséder une telle fille ! »

 

Un panneau de bois, sculpté vers l'an 1700, et placé à la droite de l'autel de sainte Geneviève, dans l'église paroissiale de Nanterre, représente la Sainte recevant de saint Germain le sacrement de Confirmation.

 

                 Sa vie fut écrite dix-huit ans après sa mort, par un auteur dont on ne sait pas le nom, et quelques religieux de son abbaye, à Paris, y ont ajouté, en divers temps, les relations de ses translations et de ses miracles. Bollandus les a rapportées dans son premier tome du mois de jan­vier. IL n'y a point de Martyrologe qui n'en fasse une très-honorable mention. Saint Grégoire de Tours, Constance, auteur de la vie de saint Germain ; Sigebert, Aymonius, Pierre de Natalibus et beaucoup d'autres historiens en parlent aussi. Et nul de ceux qui ont écrit, dans ces deux derniers siècles, la Vie des Saints, ne l'a omise. Nous avons tiré des plus anciens, c'est-à-dire des pre­mières sources, ce que nous en avons rapporté ici ; mais nous avons laissé beaucoup de choses que le lecteur pourra rechercher dans ces actes primitifs.

 

Un des plus illustres théologiens de la Compagnie de Jésus, le Père Petau (dont l'ouvrage le plus célèbre, les Dogmes théologiques, est en vente chez les Célestins, à Bar-le-Duc), a chanté, dans un double poème, sainte Geneviève, qui lui avait rendu la santé.

 

Il n'est pas jusqu'à Voltaire qui n'ait célébré les louanges de la patronne de Paris, dans des vers qui sentent leur collégien, comme on en peut juger par les suivants, les moins mauvais de la pièce :

 

Loin d'une fortune opulente,

Aux trésors que je vous présente

Ma seule ardeur donne du prix ;

Et si cette ardeur peut vous plaire,

Agréez que j'ose vous faire

Un hommage de mes écrits.

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